Ports : la baisse des trafics se généralise

Les trafics portuaires du premier semestre s’affichent tous en baisse, tant au sud qu’au nord du continent. Les conteneurs ont souffert. Les progressions sont à mettre au crédit des vracs liquides pour certains et solides pour d’autres.

Dès le mois de juillet, les premiers résultats de trafic montrent une baisse sur le premier semestre. D’Anvers à Rotterdam, les volumes régressent. Cette généralisation n’a pas épargné les ports français. Ainsi, en Manche, Haropa a terminé le premier semestre avec une baisse de 8,3% à fin juin à 38,6 Mt. Au sud, en Méditerranée, le GPM de Marseille Fos s’inscrit dans la même tendance avec une diminution de 7,9% à 35 Mt.

Une baisse des marchandises générales

Ces baisses de trafic des ports français est principalement imputable aux trafics de marchandises diverses. En Manche, Haropa voit son trafic conteneurisé se réduire de 16,7% en tonnes à 11,7 Mt. En nombre, les ports de l’axe Seine affichent un volume de 1,2 MEVP à fin juin. Une baisse qui est estimée à environ 16% sur le semestre. Les conteneurs pleins destinés au marché français perdent 8,6%.

Une diminution de 15% des trafics conteneurisés

Dans le sud, le GPM de Marseille-Fos s’inscrit dans la même veine. Le trafic de marchandises diverses recule de 2 Mt à 9 Mt. Principale victime de cette réduction d’activité, le trafic conteneurisé qui affiche une diminution de 15% à 700 000 EVP. Et la direction du GPM souligne que les volumes de ce semestre rappellent ceux de 2019. La croissance retrouvée du trafic conteneurisé au cours des dernières années a été balayée en six mois.

Hausse des vracs liquides à Marseille-Fos

Du côté des vracs, la situation diffère entre les deux ports. Haropa enregistre une diminution de ses trafics de vracs liquides. Ils perdent 4,6% de leur volume principalement lié à la diminution des entrées de pétrole brut. À Marseille, ces vracs liquides progressent. Ils affichent un trafic de 21 Mt, en progression de 2%. Une hausse tirée par les importations de pétrole brut et de produits raffinés. Pour sa part, le GNL ne retrouve pas ses niveaux de l’an passé et perd 5% sur le semestre. Pour la direction du port, « particulièrement impactée par les mouvements de grève en début d’année, cette filière a connu une croissance fulgurante au mois de juin avec une croissance de 34%, rattrapant ainsi son retard. »

Haropa bénéficie d’une bonne campagne céréalière

Du côté des vracs solides, la situation est inversée. Haropa a limité les pertes avec un courant en progression de 0,3%. Le semestre a été « sauvé » par la fin de la campagne céréalière au port de Rouen. La campagne, qui s’écoule de juillet à juin, s’est achevé à 8,2 Mt, soit une hausse de 12,9%. De plus, le trafic d’agrégats a participé à cette tendance avec une progression de 11,5%. Dans le sud, les vracs solides ont souffert. Ils reculent de 23% à 4,5 Mt. La décarbonation des industries, la baisse de la consommation et l’augmentation des prix des matières premières ont eu raison de ce courant.

Hambourg en baisse de 5,8%

Des baisses de trafic dans les deux principaux ports français qui n’ont rien d’exceptionnel. En effet, si les deux ports évoquent les mouvements sociaux du premier semestre, les autres ports européens ont aussi vu leur trafic se réduire. Ainsi, en Allemagne, le port de Hambourg accuse un repli de 5,8% à 58,2 Mt.

Une baisse de 11,7% des conteneurs

Le port allemand a connu les mêmes causes que ses concurrents du nord de l’Europe. L’inflation et la baisse de la consommation ont impacté les trafics conteneurisés. Finalement, le port de Hambourg affiche une baisse de 11,7% à 3,8 MEVP. En tonnage, cette diminution atteint 10,8% à 38,7 Mt. Pour rester positif, la direction du port de Hambourg constate une croissance de 4,6% de son trafic conteneurisé entre le premier et le deuxième trimestre de l’année. Quant aux vracs, ils s’inscrivent en progression sur les six premiers de l’année. Les trafics agricoles ont progressé de 18,6% à 3,5 Mt. Les vracs liquides ont gagné 18,1% à 5,3 Mt.

Barcelone et Valence voient leurs trafics conteneurisés se réduire

À titre de comparaison, dans le sud, la situation de Marseille-Fos n’est pas exceptionnelle. En Espagne, les ports de Barcelone et de Valence affichent des trafics semestriels en baisse. En effet, le port de Barcelone perd 10,5% à 32,5 Mt. Celui de Valence affiche une diminution de 7,7% à 38,5 Mt. Et pour les deux ports espagnols, les trafics de marchandises générales sont dans le rouge. Ainsi, Barcelone voit ses flux se réduire de 11,2% à 22,3 Mt. Valence affiche une perte moindre avec une diminution de 8,7% à 34,5 Mt. Des diminutions qui se répercutent sur les conteneurs. Alors, Barcelone a totalisé 1,6 MEVP, en baisse de 10,9%, et Valence 2,3 MEVP, en diminution de 10,8%.

Une hausse des vracs solides

Si les trafics conteneurisés accusent le coup sur le semestre, les deux ports espagnols ont atténué ces pertes par une progression de leur vracs solides. Barcelone gagne 15,9% à 2,7 Mt et Valence progresse de 2,8% à 2,1 Mt. Des trafics mineurs comparativement à celui des marchandises générales mais qui démontrent d’une activité soutenue dans les ports. Quant aux vracs liquides, ils reculent de 15,6% à 6,7 Mt à Barcelone quand ils se stabilisent sur le port de Valence.